La « retraite » et moi…

Ce matin, j’avais envie d’écrire… Ecrire sur n’importe quoi, rien de précis. Sinon, peut-être le Parc Lafontaine, celui de mes souvenirs d’enfance et de jeune rebelle, celui de la nostalgie qui me saisit chaque fois que je m’y promène ou que j’en vois une photo.

Puis, j’ai décidé de chercher un autre sujet d’intérêt pour vous toutes et pour moi, par la même occasion.

Il m’arrive souvent de ne pas croire que j’ai 68 ans. Que je suis « retirée » de la vie active depuis 4 ans.

Et puis, je me souris dans le miroir, surtout quand je porte une jolie robe de « Free People » et que je me trouve belle. Vous savez, le genre de robe qui nous fait sentir un peu coquine, féminine, sensuelle et JEUNE!

Je me dis alors que la retraite est le meilleur moment de ma vie. Non pas pour aller en croisière, visiter tous les pays du monde ou escalader une montagne que d’aucun juge inaccessible mais simplement pour VIVRE, pour ETRE et pour savourer les bienfaits que la vie m’apporte. Pour apprécier et reconnaître qui je suis devenue. Pour m’aimer assez pour faire mes choix. Ceux qui me seront favorables et ne disperseront pas mon énergie en vain. Je choisis mes batailles. J’aime qui je suis. Ca m’a pris du temps mais voilà. J’aime celle que je suis. Je la connais bien. Je me connais bien.

Et la merveille dans tout ça? Je continue d’apprendre, d’apprécier, d’aimer tout ce que la vie me donne, je fais partie des « survivors », de ceux et celles qui se sont rendus à cet âge malgré les aléas, les épreuves, les obstacles. Voilà pourquoi mes 68 ans ne m’effraient pas.

Pour ce qui est de la retraite, j’avoue ne m’être jamais trop cassé la tête à savoir ce que je ferais quand je cesserais de travailler… comme si nous, les femmes cessions le boulot quand nous le quittons!

On me demandait ce que je ferais de mon temps, est-ce que je me trouverais un autre travail, une autre activité, est-ce que je ferais du bénévolat, est-ce que je voyagerais?

Comme si cesser de travailler, de s’activer, de courir, de s’étourdir était impensable.

Bien sûr, quand on a été quelqu’un de vif, d’énergique toute sa vie, il est parfois difficile pour notre entourage de nous imaginer vivre la douceur du temps, la lenteur, le silence, le calme… Et pourtant.

Après avoir pris un an à récupérer du stress et du rythme effréné de la vie professionnelle que je menais en courant du matin au soir, en m’inquiétant de mes échéances ou du nombre de dossiers de clients que je n’avais pu traiter étant donné que l’on comptait souvent très souvent sur moi pour régler les dossiers les plus compliqués, et puis, après avoir « perdu » près de 15 heures semaine à voyager en transport en commun, je me suis d’abord sentie en vacances.

Lors de la deuxième année de ma nouvelle vie, j’ai savouré le temps, avant de me lancer dans une nouvelle aventure: quitter ma ville natale, Montréal. Ma ville que je ne reconnais plus. Ma ville défigurée, ma ville devenue étrangère. Celle qui ne garde que peu de mes souvenirs d’enfance. Et celle qui démolit au fur et à mesure ces bâtiments qu’ailleurs, on tenterait par tous les moyens de sauvegarder.

Nous sommes partis vivre ailleurs, en banlieue nord. Dans une ville où nous n’entendons parler que le français, où les gens commencent par s’adresser à nous par un joli « Bonjour, comment puis-je vous aider? » Au lieu du « Bonjour, Hi. How can I help you?

Il a donc fallu planifier toutes les étapes du déménagement et ensuite de l’installation dans notre nouvelle maison. Ce qui fut à nouveau un tourbillon.

Et depuis, depuis… ma vie est douce, calme, sereine. Je ne me sens pas le goût de me précipiter pour faire quelque chose absolument.

L’été, j’en profite pour nager dans notre piscine, ou je décide de désherber notre parterre ou notre cour. L’automne, je promène Tobi mon épagneul et je marche, je fais mes « commissions » à pied, je découvre une partie de ma nouvelle ville, la musique dans les oreilles et encore une fois, j’ai peine à croire que j’avance en âge. L’hiver, je me love près du foyer ou je lis comfortablement installée dans le salon. Je pellette la neige, et je remercie le Ciel de ne pas être sans abri.

Je lis. Je danse. Je réfléchis, je prends du soleil, je nourris les oiseaux. Nous avons de beaux geais bleus qui piaillent en s’agitant autour de la mangeoire. D’autres oiseaux aussi. Il faudrait bien que je sorte le dictionnaire des oiseaux du Québec afin de savoir quels sont ces petits êtres qui viennent s’abreuver et manger chez moi!

J’écoute ou regarde les informations, je me passionne ou me désole. Je suis heureuse de voir mon chéri partir pour le travail parce qu’alors, j’ai le temps et la maison à moi toute seule.

Puis, lorsqu’il revient, je suis contente de l’entendre me raconter sa journée.

Nous avons bien sûr de petits irritants mais rien pour nous tenir éveillés la nuit.

La vie est simple, douce, pas compliquée et c’est ainsi que je l’aime.

Ce qui m’agace encore un peu c’est cette espèce d’obligation de voyager, de voir du pays ou de s’étourdir dans une activité quelconque que la société nous jette constamment à la figure… pour le moment ça ne me tente pas. Je préfère savourer chaque heure de ma journée.

Oh! Ne vous méprenez pas. Loin de moi l’idée de ne pas avoir envie de visiter la France, l’Italie, l’Espagne, le merveilleux chemin de Compostelle mais, ce n’est pas essentiel à ma vie.

Ce qui est important pour moi, c’est de vivre ma solitude, de profiter aussi de ma vie de couple, de ma vie de famille, manger dans un bon resto, lire un bon livre, écouter du jazz, du classique ou du gros rock’n’roll qui défonce les tympans.

Suis contente d’être en vie. Suis contente de mon parcours… et suis contente d’être là, de vous savoir là, à me lire, à me raconter vos joies, vos peines, vos inquiétudes.

Allez hop!

Assez, trop parlé de moi.

Conversation:

Vous vivez votre retraite comment? Et celles qui sont encore au travail, vous l’imaginez comment votre retraite?

Bibi ave csa blouse Boho préférée.

5 réflexions sur “La « retraite » et moi…

  1. Moralia

    Une petite page sur fb :la retraite à zabeth.. J’y suis depuis 2 ans. Et je suis heureuse de faire ce que j’ai envie quand j’ai envie ou de ne rien faire.. J’y ai rajouté une autre page que j’ai appelé créa, brico, déco… Chaque jour est un cadeau… J’aime votre page et je me retrouve souvent dans vos réflexions sur la vie… Bises du Tarn

    J’aime

  2. Christian Marcoux

    «Ma ville que je ne reconnais plus. Ma ville défigurée, ma ville devenue étrangère.»

    Oui… je comprends parfaitement ce que vous voulez dire. Il ne reste plus qu’une seule adresse de mon enfance demeurée intacte : sur la rue Sainte-Famille, près de Sherbrooke.
    Et pourtant, comme vous le savez déjà, j’ai habité sur presque toutes les rues du centre-ville de Montréal entre 1958 et 1964. En grande partie, ces adresses d’autrefois, pour la plupart situées entre Sherbrooke et Burnside (aujourd’hui boulevard de Maisonneuve) ont été remplacées par des tours à bureaux…
    Même les ruelles d’antan où je jouais n’existent plus.
    Comme vous dites, Denise, comme vous dites : «ma ville devenue étrangère».
    C’est décourageant.

    Aimé par 1 personne

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s