LE PRIVILÈGE BLANC!

Ce matin, je lisais sur la page d’un ami Facebook une dénonciation du « Privilège blanc ». Voici ma réflexion:

Je pourrais t’en parler en long et en large des privilèges blancs, moi. Là où je suis née et où j’ai grandi, nous étions la lie de la société. La pauvreté, les punaises, les coquerelles, les rats, l’alcoolisme et la prostitution avec les pimps et tout le bataclan à 5 minutes de marche de mes jambes de petite fille. J’en ai vu dès mon plus jeune âge des inégalités. Ca a commencé par le fait que ma mère faisait rire d’elle parce qu’elle baragouinait l’anglais.

J’ai dormi sur des matelas pas de draps, enveloppée dans des manteaux d’hiver d’adulte, c’est moi qui parfois, allait attiser ou rallumer le feu du poêle en plein mois de janvier durant la nuit, parce qu’on gelait tout rond. Ca se passait à Montréal, mon gars, en plein dans le coin de la Place des Arts. Pour nous donner un bain: pas d’eau chaude. Maman faisait chauffer l’eau pour nous laver dans des bassines en fer et des chaudrons, on prenait notre bain à deux parfois.

On déménageait chaque année dans des logements de plus en plus miteux. Mon père travaillait comme un malade à essayer de nourrir sa femme et ses sept enfants. Il ne parlait pas anglais, mon père.

Arrêtez-moi ça le privilège blanc. J’en reviens pas! La première photo c’est sur la rue De Montigny dans les années 50, une des rues ou j’ai vécue.

L’autre, la rue St-Norbert, où à 11 ans, on est venu me chercher et placer tous les enfants parce que ma mère était rendue folle par la misère qu’on vivait et que papa ne pouvait pas s’occuper de nous et travailler. Mon père était trop fier pour demander l’aide sociale qui commençait dans le début des années 60.

J’habitais vers le milieu de la rue. au 82 rue St-Norbert, à deux pas de la rue St-Laurent et en bas de la rue Sherbrooke. (Entre les années 61 et 63). Je descendais la rue de Bullion pour aller à l’école, cinq minutes de ce qui est maintenant le Village gay… En passant les autos que vous voyez, c’était les travailleurs de la rue Sherbrooke ou Saint-Laurent qui venait parquer chez nous. Nous étions trop pauvres même pour avoir un « char » usagé.

Ci-dessous, je vous poste un lien vers le site qui explique ce qu’était la rue St-Norbert: https://montrealexplorations.org/ressources/galerie/la-rue-saint-norbert/

J’ai eu faim, j’ai eu froid. J’ai vu ma mère se priver de manger pour nous nourrir. Ca paraissait dans le temps quand quelqu’un était pauvre. Ils se montaient des compte à l’épicerie du coin parce qu’ils manquaient d’argent de semaine en semaine.

Je pourrais t’en parler des heures de ce que j’ai vu. Mais eille! C’est juste une de blanche catholique privilégiée qui raconte n’importe quoi pour beaucoup de ceux qui nous détestent. Ca ne compte pas mon témoignage.

Si tu savais comme j’en ai ma claque. Tellement plus facile de chiâler contre les blancs, les occidentaux au lieu de se relever les manches pour se grouiller… (je parle de certains nouveaux arrivants, pas de tous. Bien sûr, des chialeux et des « pas vaillants » y en a chez les blancs aussi et des racistes, y en a dans tous les peuples).

Je te poste aussi le film de l’ONF (« Les habitations Jeanne-Mance ») qui montre le quartier où je suis née et j’ai passé mon enfance. Ayez le courage de le regarder jusqu’au bout. Je ne nie pas qu’il y ait des blancs privilégiés. Mais là, ça va faire. C’est quoi la prochaine étape, nous lyncher!

On en parle jamais des « N… blancs d’Amérique ». Je vous suggère aussi de lire le livre de Pierre Vallières du même nom. Ce qui a valu à une lectrice de nouvelles de la CBC parce qu’elle a eu le malheur de citer deux fois le titre du livre de perdre sa job récemment. Et on traite le gouvernement de dictatorial!!!!.

Tu savais que dans les années 50, les canadiens français du Québec étaient moins instruits que les noirs américains????? Bon visionnement!

https://www.onf.ca/film/habitations_jeanne-mance_les/

8 réflexions sur “LE PRIVILÈGE BLANC!

  1. Christian Marcoux

    Concernant le lien «La révolution de l’éducation au Québec» :
    En fait, dès les années ’60, l’école était obligatoire jusqu’à 16 ans et non 15. Je suis bien placé en titi pour le savoir puisque tous mes problèmes avec la Cour juvénile avaient pour origine mon refus de me présenter en classe, à une certaine époque de ma vie. Mon dossier avec les autorités fut fermé pour de bon lorsque j’ai atteint mes 16 ans en février 1970. The badass was free at last. lol

    Pour ma part, dès mon entrée dans le système scolaire en septembre 1960, je fréquentais les écoles du PSBGM (Protestant School Board of Greater Montreal). Ces écoles protestantes comprenaient des classes francophones et anglophones à 50/50. L’hiver, c’était amusant de voir, à la récréation, Francos et Anglos se disputer la possession de cette montagne de neige au fond le cour. Hahaha !
    Ma première école fut «Peace Centennial», située sur Jean-Talon près de Boyer, aujourd’hui le centre Jean-Marie Gauvreau.
    Ma seconde était une école strictement anglophone à Wabush au Labrador (de septembre 1962 à février 1963).
    De retour à Montréal, ma troisième école fut «Victoria» au 1822 rue Saint-Luc. Ce lieu abrite aujourd’hui «l’école des métiers de la restauration et du tourisme de Montréal». À cette époque, à l’ouest de Guy, c’était «Saint-Luc», et à l’est, «Burnside». Aujourd’hui, c’est le «boulevard De Maisonneuve» dans les deux cas.
    En septembre 1966, je suis allé au privé : Collège Français à Montréal (rue Fairmount).

    Vous me rappelez de bons souvenirs, Denise, avec tous vos écrits. Continuez ! 🙂

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  2. Laurent Desbois

    La commission Laurendeau-Dunton a presque entièrement été ignorée par Ottawa

    À l’époque, les conditions de vie des Québécois s’apparentaient à plusieurs égards à celles des Noirs américains et cette expression de « nègres blancs d’Amérique » n’était pas une figure de style.

    En 1961, alors que les hommes Noirs américains avaient en moyenne 11 années d’école à leur actif, les Canadiens français en comptaient une de moins.

    Même chose pour le salaire moyen. Celui des Noirs américains représentant 54 % de celui des Blancs. Au Québec, le salaire des hommes québécois francophones unilingues atteignait à peine 52 % de celui des hommes anglophones, bilingues ou unilingues.

    « Il y a cinquante ans les québécois francophones étaient moins scolarisés que les noirs américains! » -Pierre Fortin

    Effectivement, je vois un lien entre le mouvement souverainiste au Québec et l’émancipation des noirs, aux États-Unis et en Afrique du Sud. Personnellement, Nelson Mandela et Martin Luther King m’ont beaucoup inspiré durant les années ’60 !

    Revenu d’emploi moyen selon la langue maternelle, Stat. Canada 2016

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