
Il y a déjà près de trois ans, j’ai quitté Montréal, la ville de ma naissance, celle que j’ai aimée toute ma vie… et je ne le regrette pas! Quand je lis mes amies montréalaises décrire le merdier dans lequel achève de décrépir le Montréal de Valérie Plante, le doute ne m’effleure même pas que j’ai fait le bon choix.
Ici au moins, ça parle français. Je me sens (encore) chez nous! On m’accueille avec un beau « Bonjour, qu’est-ce qu’on peut faire pour vous aider? » et non pas le sempiternel « Bonjour, Hi! »

Bien sûr on ne peut prétendre que ma ville soit parfaite. Il y a effectivement d’autres inconvénients: l’Administration municipale octroie de trop nombreux permis de construction pour des gratte-ciels de 10-12 étages qui contiennent autant de condos à louer ou à vendre… Evidemment, la plupart des humains habitant ces tours-là ont TOUS des autos… Parce qu’à Terrebonne, sans auto… bonne chance pour le transport en commun qui passe au demi-heure si t’es chanceux… aux heures, si tu l’es moins!

Pendant ce temps, il n’y a que l’autoroute 25 nous permettant de nous rendre à Laval ou Montréal plus rapidement; sinon, il faut faire un détour par la 640. Donc les promoteurs immobiliers développent au cube pour ne pas dire au centuple… Mais, aucune nouvelle infrastructure en vue pour dégager le Chemin Gascon et autres artères principales de la ville.
Mais bon, c’est pas grave, la Ville reçoit plus de taxes municipales! Il y a deux choses qui sont toutefois positives: ma maison prend de la valeur en mausus. Quant aux taxes liées à l’augmentation de la population, elles devraient nous permettre des parcs mieux aménagés, des services et activités pour tous les âges et un beau Vieux-Terrebonne revigoré…

Pour le moment, j’en profite tous les jours pour regarder le coin de ciel bleu que je vois encore au bout de ma rue… parce que bientôt, ma vue sera obstruée par des gratte-ciels. Et la circulation sur ma rue augmente… Tous les « smattes » qui veulent se sauver des deux feux de circulation sur le Chemin des anglais, se font un plaisir de passer par ma rue, ça va plus vite!
Mes jérémiades doivent ressembler à celles des résidents qui sont soit nés ici ou qui y ont emménagé à la fin des années 80: trop de monde, la perte lente de la forêt, de la nature sauvage etc… le manque de routes pour aller vers la Métropole etc…
Personnellement, je suis fière de mon choix. Je suis contente d’avoir trouvé ce petit coin de presque paradis et la vie est douce (et chère) ici.

Je ne bougerai pas. Je suis heureuse dans Lanaudière.
