
Les syndicats:
Pendant ce temps-là au Québec…
La chef syndicale de la FIQ (Fédération des infirmières du Québec) est en train de nous baragouiner que c’est le gouvernement qui s’entête à ne pas revoir les ratios patients/infirmière alors que plus de 800 infirmières ont quitté soit pour leur retraite anticipée, soit pour le privé et qu’il nous manque tellement d’infirmières que certains endroits ont un ratio de plus de 200 patients par infirmière.
J’ai beau avoir été pro-syndicat durant 50 ans mais là, je trouve que c’est de la mauvaise foi. On est en période de pandémie et tout le monde et son frère veulent de l’argent de plus, bien qu’ils nous disent presque le contraire. Mais le gouvernement ne peut pas les inventer, les sortir d’un chapeau magique les infirmières manquantes. Je n’ai pas fait l’université mais je comprend ça.
Ca va chiâler encore plus quand le gouvernement fera faillite et que nous serons endettés jusqu’à nos arrière-petits-enfants.
Savez-vous quoi?
Mon père avait raison quand il disait que je me calmerais le pompon gauchiste vers mes 40 ans…. Ca m’a pris 30 ans de plus pour finalement lui donner raison. Après avoir été social-démocrate, indépendantiste (ça je le suis toujours), péquiste, rebelle, féministe, contestataire, pro-syndicat et surtout avoir défendu auprès de mon entourage la veuve et l’orphelin, j’en suis rendue centriste et je commence à avoir un léger penchant vers la droite! Oh Horreur. Papa a toujours raison!

Pendant près de 50 ans, j’ai été pro-syndicat. J’ai trop vu comment mon grand-père maternel, mon père (Groulx) et comment je fus traitée durant les 12 années où j’ai travaillé au privé. J’avais goûté un peu au fait d’être syndiquée à la Ville de Montréal mais comme j’étais col blanc, j’ai vite noté que nous étions traités différemment des cols bleus. Mais je comprenais que c’était pas nécessairement la faute du syndicat si nous étions facilement remplaçables sans trop de problèmes…
Quand je suis rentrée au fédéral, j’ai vite constaté que j’avais des avantages sociaux vraiment intéressants car avant moi, de nombreux hommes et femmes s’étaient battus pour leurs droits de travailleurs et pour les miens.
Souvent ils avaient été battus, mis en prison, avaient vécu des moments si difficiles qu’aujourd’hui, nous avons peine à imaginer leur courage et leurs souffrances. J’étais fière de clamer partout que j’étais syndiquée et quand dans mon entourage, les gens se plaignaient de leurs conditions de travail, je leur disais de se syndiquer… qu’ils verraient une nette amélioration de leur qualité de vie par la suite.

Sauf que vers les années 2005-2006, j’ai senti un changement de cap. On a commencé à verser dans la fameuse rectitude politique. On a commencé à créer des divisions entre les travailleurs et travailleuses. C’était au temps de la Commission Bouchard-Taylor…
Un petit exemple: lorsque l’on engageait des stagiaires étudiants pour les emplois d’été, il arrivait que les québécois blancs soient sous-représentés. Les patrons voulaient donner plus d’emplois aux minorités. Ils devaient remplir « les quotas ». Je n’ai jamais eu de problèmes avec cette situation. Au contraire, je trouvais que ce n’était que justice. Le syndicat était bien muet à ce moment.
Une amie qui siégeait sur le comité de sélection quelques années de suite, avait menacé de quitter le comité si on n’engageait pas plus de stagiaires caucasiens. Parfois, il n’y en avait pas un seul. Elle avait pour son dire que les étudiants blancs aussi méritaient d’avoir un job d’été.
Mais, juste d’écrire ça, je vais me faire traiter de raciste. Parce qu’on ne peut plus rien dire, ILS ont constamment ce mot-là à la bouche SURTOUT QUAND CE SONT DES QUÉBÉCOIS FRANCOPHONES. Nous avons selon la nouvelle gauche, tous les défauts de la terre!
En 2014 ou 2015, un peu avant mon départ, il y a eu une réunion syndicale en dehors des bureaux du Ministère. Lors de cette rencontre, on nous a évidemment parlé des négociations, de Stephen Harper qui avait mis la hache non seulement dans les « années-personnes » (postes de travail) mais aussi drastiquement coupé dans les services.

Nous étions d’accord que ça n’avait plus de sens. Sauf que…
On nous suggérait de manière appuyée de voter pour Justin Trudeau qui lui, saurait comment nous bien traiter etc.
Je me souviendrai toujours que cette fois-là, oui, j’étais d’accord. Moi par contre, je continuerais de voter Bloc québécois. Mais évidemment, mon vote compterait pour des « peanuts ». Le Bloc défendant le Québec, il n’était pas question que je vote autrement. A ce moment-là, les Conservateurs me puaient au nez.
Evidemment, Trudeau fut élu et vous voyez le résultat.

Bon, quand je suis rendue à dire que je m’ennuie presque de Stephen Harper, c’est vous dire!
En conclusion, je ne veux nulle part accuser les syndicats de nous inciter, nous obliger à voter pour un parti ou un autre.
Je me demande simplement où sont passés les militants et dirigeants syndicaux qui, lorsqu’ils nous défendaient, ne faisaient pas de sélection ou de différences entre les travailleurs… Il est fini ce temps-là…
Je n’oublierai jamais la conférence récente qui s’intitulait au départ: « Le racisme expliqué aux blancs » qui était dirigé clairement et nommément vers les fonctionnaires blancs uniquement. Devant le tollé, ils ont décidé de changer un peu la présentation de ladite conférence.
Je n’aurais jamais cru qu’on nous prenne pour des esti d’imbéciles qui ne savent pas qu’ils sont des racistes INCONSCIENTS!!!

Parce qu’au fond, que ce soit les syndicats ou les groupes de pression ou les partis politiques, nous n’avons plus aucun moyen de nous défendre quand on tente de nous faire croire que nous sommes tous des racistes qui s’ignorent. C’est comme si on nous coupait les jambes. J’avoue que si j’étais actuellement encore syndiquée, je déciderais de ne plus payer mes cotisations syndicales… De toute façon, je ne serais pas plus protégée! Au moins, j’aurais la satisfaction de penser que je ne paie pas les représentants syndicaux pour me ch…. sur la tête.
Alors, voilà, je suis pas mal plus nuancée qu’autrefois face aux actions syndicales. Ce dont je profite aujourd’hui ne dépend pas des actions récentes. Je profite de l’ouvrage que les syndicalistes précédents ont réussi à nous obtenir dont l’équité salariale.
