
(Texte que j’ai écrit en 2017. Toujours d’actualité)
Aujourd’hui, je veux vous parler d’une situation dont je fus témoin durant mes vacances et qui m’a fait de la peine. Une des familles qui s’étaient installées sur la plage près de nous avait deux enfants. Le plus vieux, 14 ans et le plus jeune 4 ans. Le premier était fils de l’homme du couple et le plus jeune de la femme. Ce qui veut dire que notre ado était en vacances avec papa et sa nouvelle conjointe.
Pourquoi je vous raconte cela? Vous allez comprendre vite.
Tout l’après-midi, l’adolescent s’est amusé tout seul sur le bord de l’eau à ramasser des « tétards » et à leur construire un genre de petit village. Pas d’amis de son âge. J’ai failli dire aux parents que leur fils était vraiment un adorable jeune homme (si je compare à d’autres jeunes de son âge). Jamais un geste ou une parole blessante. Mais… quand il demandait à son père, quand il appelait son père, ce dernier ne répondait pas. Ou lui disait: « J’ai pas le temps ».
Par contre, le petit garçon de 4 ans recevait toute l’attention des deux parents notamment de son père. La conjointe n’a jamais adressé la parole au jeune de 14 ans sauf à la fin pour le semoncer parce qu’il avait jeté un seau d’eau sur la tête du petit. Bon! J’avoue que ce n’était pas brillant.
Mais c’est le seul geste qu’il a posé de toute la journée. Etait-ce pour se venger du petit qui avait passé de longues minutes dans les bras de son papa alors que lui était ignoré? Une chose est certaine: après s’être fait engueulé par son père et la blonde de celui-ci, le jeune homme est parti vers le chalet, tête basse, épaules rentrées et silencieux, blessé intérieurement.

J’ai eu mal pour lui. J’ai eu du chagrin pour lui.
Et j’ai pensé comme ma soeur Colette, psychologue, qui disait: « Parfois, ce sont les parents qui devraient être dans mon bureau… pas l’enfant! »
Je me suis associée à la peine de ce jeune, à sa blessure. Parce que s’il fait ce qu’il doit faire, s’il est sage, qu’il ne dérange personne, alors personne ne s’occupe de lui. Personne ne lui prête attention.
Pour que quelqu’un, n’importe qui, mais surtout pour que son père prenne conscience qu’il existe, qu’il se rende compte qu’il est là: Il a fait un « coup »: Il a jeté un seau d’eau sablonneuse sur la tête du petit ange de 4 ans afin qu’on le remarque LUI.
Voilà.
Aux familles reconstituées: ne négligez pas l’un de vos enfants parce qu’il est sage, parce qu’il est doux, parce qu’il est l’enfant de l’autre. Vous vous ménagez de bien gros problèmes si ce jeune-là décide de vous faire la vie dure pour qu’enfin vous réalisiez qu’il existe.
