
Tantôt, je lisais un article concernant les « influenceurs » qui ont fait la bamboula dans un avion en direction du Mexique le 30 décembre dernier et qui ont réussi à faire rire du Québec sur toute la planète. Le titre de l’article était quelque chose comme « Y a-t-il acharnement sur ces personnes? ».
Ma réponse claire, nette et précise est un beau gros « NON ». Nous ne nous acharnons pas. Ce sont eux qui nous manquent de respect et qui se balancent des lois et règlements du transport aérien canadien.
Ce matin, un psychologue expliquait que ces jeunes-là n’avaient jamais essuyé un refus ou une interdiction de leurs parents ou des autorités (i.e. nivelage des notes par le bas). Alors, ils sont certains qu’ils sont dans leur droit et que toute contestation de leurs agissements est une attaque à leur liberté!
En parcourant ce texte, je me suis souvenue de deux ou trois situations dont j’ai été directement témoin il y a quelques années:
Lors d’une sortie au restaurant pour la Fête des Pères à laquelle participaient autant des papas que des grand-parents, je notai qu’en sortant de l’auto de son père, un neveu adolescent continuait à jouer à un jeu électronique sur sa tablette. Il se dirigeait à travers le stationnement la tête penchée sur son jeu sans attendre ni son père ni son grand-père.
Je lui ai alors lancé: « Eille, J. tu ne vas pas entrer au resto avec ton jeu. Retourne-le dans l’auto ». Devant sa mine hébétée, j’ai rajouté: « C’est la Fête des Pères aujourd’hui. Tu ne vas pas leur jouer ça dans la face! ». Il m’a répondu quelque chose comme « Ca va être plate au resto, c’est pour ça que j’apporte ma game ». Je lui ai ordonné de retourner ranger son jeu. Ce qu’il a fait.
Son père était fâché que j’intervienne. Je l’ai regardé dans les yeux et je lui ai dit: « Franchement, ton fils ne voit son grand-père qu’une ou deux fois par an et c’est un jour spécial aujourd’hui. Il a quand même 364 jours dans l’année pour niaiser sur sa bébelle! Il peut bien consacrer deux heures à ton père non? »
Une autre fois, lors d’un dîner de Pâques se déroulant chez moi, j’ai constaté avec surprise que les enfants et les adolescents de la même famille se « pitchaient » à qui mieux mieux sur le jambon et les autres plats déposés sur la table, j’ai alors été certaine qu’il manquerait de nourriture s’ils continuaient ainsi et j’ai dit d’une voix claire: « Là, ça va faire, vous êtes en train de tout vider et les adultes n’auront rien à manger tantôt ».
Le même père s’est indigné: « Chez nous, on n’a jamais empêché les enfants de manger! » Je lui ai répondu « Ici non plus. Sauf qu’en plus d’être arrivés une heure en retard pour le repas, tes enfants viennent de me dire que s’ils ont si faim que ça, c’est que ta conjointe leur a dit de ne pas déjeûner ce matin parce qu’ils pourraient se bourrer la face à leur goût tantôt! Conclusion: je suis obligée d’envoyer ta mère à l’épicerie pour acheter suffisamment de bouffe pour que NOUS puissions aussi manger! » Il n’a jamais proposé de rembourser quelques dollars sur le coût de l’épicerie….
Apparemment, les bonnes manières ce n’était pas pour eux non plus!
Une dernière anecdote: Un jour que le même papa voulait quitter après une sortie, sa petite fille de 7 ou 8 ans refusait d’attacher sa ceinture de sécurité. Durant 45 minutes, lui et son épouse ont argumenté avec la petite sans jamais lui dire d’obéir, de peur de la traumatiser. Près d’une heure à niaiser parce qu’ils ne voulaient pas obliger leur enfant. Ne voulait pas la troubler, lui faire faire une crise etc.
Imaginez maintenant si cette jeune femme appelle sa grand-mère ou ses oncles pour avoir des nouvelles ou pour souhaiter « Bonne année ».
Lorsqu’on permet tout à un enfant, qu’on ne lui montre jamais qu’il y a des conséquences à ses actes, qu’on ne lui refuse jamais rien, qu’on aime mieux le voir branché sur son ordinateur ou son cellulaire que devoir s’en occuper, il ne faut pas s’étonner que des comportements aussi peu respectueux se produisent par la suite. Et qu’ils « oublient » un anniversaire ou se rappellent de leurs parents uniquement pour leur quémander de l’argent.
Alors, oui, les enfants-rois existent et malheureusement, notre société les encourage trop souvent.