
Me voilà repartie pour radoter. Colette… elle avait 11 ans quand je suis arrivée chez elle. C’est beaucoup parce qu’elle voulait une soeur que j’ai atterri dans sa famille.
Jamais de jugement, jamais de jeu de pouvoir, trop contente de partager sa chambre avec moi. Trop contente que je sois dans sa vie. N’a jamais dit quoi que ce soit pour me faire de la peine. Quand elle avait des craintes ou qu’elle s’inquiétait pour moi, elle me le disait doucement, respectueusement.
Ce n’est pas pour rien qu’elle est devenue psychologue, elle avait déjà tout ça en elle.
Il y a déjà près de 15 ans qu’elle est morte à cause du cancer. Et je ne lui ai pas trouvé de défauts. Elle doit bien en avoir eu un ou deux. Je cherche, mais en réalité, je ne cherche plus..
Quand je faisais mon excitée, ma rebelle, ma contestataire, que mes jupes étaient trop courtes, mon maquillage trop voyant, elle n’a jamais cherché à me changer, à me dire que je faisais « pas classe ». Elle savait que je me tapais déjà suffisamment sur la tête. Pas besoin de dire quoi que ce soit.
C’était ma confidente, mon exemple, ma beauté. Je l’enviais d’avoir eu la chance de naître si belle, si douce, si aimée par toute sa famille.
Je l’aime de tout mon coeur et j’aurais bien aimé qu’on fasse « de belles petites vieilles ensemble ».
Je n’ai jamais senti que j’étais de trop, que je lui faisais de l’ombre. Elle prenait ma part parfois sans que je le sache sur le moment. C’était mon amie, ma soeur, mon modèle.
Merci Colette pour ton affection, ton ouverture, ta compréhension. Merci pour m’avoir permis de devenir meilleure.
Merci à ma soeur de coeur et d’adoption.
