Réponse à un ami Facebook qui est fier de dire qu’il ne lit pas mais que cela ne l’empêche pas de penser et de cogiter….

Ben oui! tu ne te souviens pas que je te critiquais parce que tu ne lisais pas et que tu t’en vantais. Moi qui suis née dans une famille de quasi-analphabètes, depuis mon enfance, je lis. J’ai compris enfant que si je voulais sortir de la misère financière, intellectuelle, que je voulais penser par moi-même, il fallait d’abord que je lise, que j’écrive et que j’apprenne à compter.

Tu sais, quand j’étais enfant, il y avait un panneau publicitaire du parti libéral du Québec (Jean Lesage) qui disait en grosses lettres « QUI S’INSTRUIT, S’ENRICHIT! »

Je n’ai pas pris cette phrase-là au pied de la lettre. Déjà à 8- 9 ans, je savais que si j’allais à l’école longtemps, non seulement je sortirais de la pauvreté mais en plus, j’enrichirais mon esprit, mes connaissances et qu’ainsi, j’aurais moins de chances de me faire f.o.u.r.r.e.r.

Vois-tu, je pense t’avoir déjà mentionné qu’il était important de savoir ce que les autres pensaient, disaient, écrivaient afin de se faire sa propre idée. Lire, à défaut de voyager c’est une ouverture sur le monde, sur les autres et parfois, ça aide même à s’évader un peu de la réalité le temps d’un livre, d’un chapître, d’une page ou même d’un paragraphe.

Lire, ça ne veut pas dire adhérer à ce qu’on lit. Parfois oui, quand ça a du sens. Mais, si on développe une esprit critique, ça nous permet de voir quand quelqu’un est dans l’erreur ou qu’on ne partage tout simplement pas son point de vue.

Evidemment, je ne peux ni ne veux te convaincre de lire. Mais, c’est pas souffrant, tu sais.

J’ai envie de te rappeler ma nièce de 15 ans qui lors d’un souper de famille, me disait: « C’est qui ça John Kennedy? Si y é mort, j’veux rien savoir! » et qui 10 ans, plus tard me disait sur le même ton: « C’est qui ça René Lévesque? » Mais elle sait qui est la famille Kardashian par exemple! Soupir.

Elle considère que lire est une perte de temps et que je suis « rasante » avec mes connaissances et mon expérience de vie. Alors, moi, parler de ses rallonges ou des seins qu’elle s’est ruinée à faire augmenter… j’ai pas, disons, les mêmes intérêts.

Bon, écoute, je sais que tu n’es pas superficiel comme elle. Je veux juste te montrer ce que ça donne à l’extrême de ne pas lire. Tout comme les intellos qui se tenaient dans les cafés de la rue Saint-Denis ou sur Laurier quand j’étais jeune: ils se gargarisaient de mots supposément poétiques pour essayer d’attirer de jeunes filles dans leur lit… Ca n’a pas marché pour moi ça.

Je me méfie autant des ignorants crasse que des pseudos intellectuels superficiels et imbus d’eux-mêmes.