Pas besoin de tuer physiquement une personne pour la réduire en miettes. Exemple: Avant d’aller dans ma famille d’accueil, j’ai vécu trois mois chez un couple dont la femme était une ancienne religieuse. J’avais 14 ans. Un garçon m’avait invité à aller patiner avec lui. Je l’avais écrit dans mon petit journal personnel. La dame l’a trouvé et après l’école, m’a emmenée devant le miroir de ma chambre et elle m’a dit mot pour mot: « Regarde-toi bien dans le miroir, ma fille. Y a jamais un homme qui voudra de toi, t’es ben trop laide! ».

J’ai dû lutter contre cette phrase-là toute ma vie. J’ai dû passer ma vie à me faire des protections car je la croyais. Ecoute! C’était une adulte. Elle était sensé savoir, être mon guide, m’aider à devenir une femme solide. Au lieu de cela, elle m’a réduite en poussière. J’ai pris des années à m’en remettre. Des années de thérapies et d’atelier de croissance personnelle. Et il m’arrive encore parfois d’entendre sa voix. Mais après m’être prouvée que j’étais attirante, désirable, souhaitée, j’ai appris que je pouvais être aimée. Que j’étais belle, que je savais utiliser ma féminité et mon intelligence pour que les gars me voient. Viennent à moi.

Alors, n’oubliez jamais que même si vous pensez que vous n’avez pas au fond de vous ce côté sombre qui peut détruire une personne en la tuant physiquement, vous pouvez la détruire seulement par un regard, par une parole ou un geste.

Je pourrais comme la gang de victimes actuelles clamer haut et fort que j’exige que ma « différence » soit reconnue et que tous ceux qui me lisent marchent sur des oeufs avant de me parler.

Non, je dis seulement, cessez de trouver des excuses aux gens méchants qui ne cherchent qu’à faire du mal. Le Mal existe et il ne s’appelle pas Satan, Lucifer, Shaitan etc. Non, il peut s’appeler Mario, Steve, Francine, Arielle, Muriel ou Martine.

Mais ne pas oublier non plus qu’après s’être regardé dans le miroir et vu au fond de soi ce côté sombre, il y a en nous également, le Bien, le beau, le bon.

Voilà!

Bonne journée.

N.B.: Vous savez, le but de mon texte n’est pas que l’on me fasse des compliments. Mais que nous réalisions tous et toutes que parfois dans la vie, nous croisons des gens vraiment méchants et nous nous faisons trop souvent un devoir de leur trouver des excuses: ce n’est pas de sa faute, il a été maltraité par ses parents. Pauvre elle, elle n’a pas eu de chance. Ou encore, il a tué des enfants dans une garderie, il a foncé sur les trottoirs et handicapé à vie plusieurs concitoyens, ou encore, il a tué sa famille au complet. Ce sont des malades mentaux.

Mais on oublie trop souvent que la maladie mentale diagnostiquée empêche rarement de ne plus faire la différence entre le bien et le mal. Ce qui est le plus difficile pour nous d’accepter c’est que nous avons en nous la capacité de faire du bien autour de nous ou de faire du mal et que parfois, nous faisons du mal sans nous poser de question avant, sans nous stopper. Combien d’entre nous ont lu ou même écrit des mots méchants envers un politicien détesté ou une comédienne ou journaliste que nous n’aimons pas. Ca ne veut pas dire de ne pas critiquer, ça veut dire d’au moins reconnaître que tous nous sommes capables du pire comme du meilleur. Tiens, je pense à Safia Nolin…. Ca vous donne une idée.