Janette Bertrand… Ah Janette!

C’est grâce à toi que ma 2e maman m’a prise sous son aile, grâce à sa fille aussi qui voulait une soeur.

C’est grâce à toi que rendues à l’adolescence, elle nous a si bien écoutées, conseillées, dirigées. Elle a cru en ce que tu lui racontais, quand tu disais que vos filles ne devaient pas être aussi « niaiseuses » lors du mariage.

Alors, elle répondait à nos questions. Elle nous prévenait d’être prudente et nous faisait confiance.

Plus tard, tu as eu une telle influence sur ma vie!

J’ai regardé « Quelle famille »… j’ai suivi presque toutes les émissions de « Avec un grand « A » et j’ai trippé ben net quand tu m’ouvrais la conscience en recevant des gays, des femmes battues, des hommes maltraités etc… J’apprenais à ouvrir mes bras et mon coeur. A ne pas juger sans savoir.

Tu es en filigrane de toute ma vie. Toi, Lise Payette, Aline Desjardins et les filles de « Femmes d’aujourd’hui ».

Ah bien sûr, j’ai subi d’autres influences.

Mais, saches que déjà à 11 ans, un peu comme toi, j’avais déjà tracé ce que serait ma vie.

J’avais décidé que jamais je ne dépendrais financièrement d’un homme. Que je « gagnerais » ma vie. Que j’irais le plus loin que je pourrais dans mes études.

Je ne voulais pas me marier. Pour moi, le mariage était à ce moment, selon ma perception, l’asservissement de la femme. Je ne voulais pas faire partie de cette cohorte malheureuse là. J’étais féministe, je le suis toujours.

Mais en même temps, devant tes émissions, tes entrevues, tes questionnements, j’apprenais à aimer ma féminitude, à continuer d’aimer les hommes, à vouloir un jour une famille et une carrière ou en tout cas, un emploi qui m’assurerait l’indépendance et une retraite confortable sans être richissime.

Tu m’as indiqué le chemin, la voie.

Encore aujourd’hui, ta vie, tes conseils, tes intérêts et ton « Ecrire ta vie » m’inspirent.

Ah je ne suis pas certaine que j’ai envie de suivre mot à mot, ligne par ligne ce que tu suggères pour écrire notre autobiographie. Je me reconnais encore là, comme la rebelle de mes 17 ans. J’ai envie de l’écrire à ma façon. Selon les souvenirs, les déclencheurs de souvenirs… comme une balançoire, comme du linge qui sèche sur une corde givrée en plein mois de janvier au dessus d’une ruelle du Red Light ou du Plateau…

Tu es ma mère, tu es ma soeur et tu es mon amie, ma belle Janette. Je suis ta fille spirituelle.

Ne pars pas, on a toujours besoin de toi!