Ecrire l’histoire de votre vie? 

Ecrire l’histoire de votre vie, un souvenir à la fois

Bonjour!
Vous êtes une baby-boomer.  Et puis après?  Il y a des chances que vous soyiez maintenant retraitée ou à tout le moins, que la retraite soit déjà sur « votre radar ». Les études démontrent que le ou la retraité(e) a en moyenne 7.5 heures de temps libre tous les jours.
Ce qui en soit est formidable si vous êtes une golfeuse ou que vous vivez sous un climat qui vous permette de « putter » dans votre jardin durant toute l’année.  Mais, pour beaucoup d’entre nous, autant de temps libre se résume à passer des heures devant les téléromans pour fuir l’ennui (ou devant l’ordi, ce qui n’est pas mieux). Mais, existe-t-il quelque chose de plus agréable pour occuper son temps? Absolument!

Ecrivez votre biographie, l’histoire de votre vie!

Je vous promets que cette activité transformera votre télé en garde-poussière silencieux!  Encore plus intéressant, vous vous souviendrez de choses que vous aviez oubliées et vous reconnecterez avec votre moi, votre âme et la partie excitante de vous-même qui sait exactement ce qu’elle veut.
Celles d’entre nous qui sont nées entre 1943 et 1960 sont affectueusement qualifiées de génération rebelle.  Durant les 50 à 70 ans de notre vie sur cette planète, nous avons vécu des changements sans précédents.  Ces événements qui ont marqué notre époque sont l’arrière-plan de nos histoires personnelles.  Ils ont aidé à définir la personne que nous allions devenir.
Lorsque vous pensez à écrire votre propre histoire, prenez tout d’abord le temps de vous souvenir.  J’espère que mes propres expériences vous aideront quand vous voudrez écrire votre histoire de vie.
Quand j’étais petite, un miracle s’est produit dans notre salon:  la télévision!  Nous avons été les premières à regarder « La boîte à surprise », « Pépinot et Capucine » « Bobino », « Jeunesse d’aujourd’hui ».  Plus tard, nous avons vu le premier homme marcher sur la Lune.  Il y a eu la guerre du Vietnam et les manifestations contre cette tuerie.  Plusieurs de nos voisins américains n’en sont d’ailleurs pas revenus. Chez nous, il y a eu la « Révolution tranquille ».
Nous avons participé ou en tout cas, été témoins de changements majeurs dans la société québécoise et ce, en très peu de temps:  la religion catholique a été mise au rancart, nous avons vu construire Expo 67, les barrages de la Manic, les autoroutes, les viaducs, les immeubles du centre-ville. Nos écoles sont devenues laïques.  Nous avons obtenu de haute lutte des lois pour protéger notre langue, notre culture.
Les filles sont devenues plus libres, avec l’arrivée de la pilule, la mode et les arts se sont épivardés, nous avons vu une éclosion sans précédent du théâtre, de la danse, de la peinture, des artistes, des groupes de musiciens provenant en grande partie de St-Hyacinthe ou en tout cas, de la Montérégie.  Nous avions l’impression que nous ferions la différence et que nous changerions le monde par le seul fait de notre grand nombre.
Sur le plan international, nous avons vuet pleuré les assassinats des frères Kennedy, de Martin Luther King.  Nous avons été témoins des émeutes sur les campus universitaires lors de manfis visant à permettre aux noirs américains d’avoir un peu plus de respect de leurs concitoyens blancs.
Ici, nous avons entendu le Général De Gaulle crier « Vive le Québec libre ».  Avons été témoins de la Crise d’Octobre, de la Loi des mesures de guerre, des membres du FLQ et des enlèvements politiques.  Il fut un temps où nos hommes politiques qualifiaient Radio-Canada et tout ce qui portait les cheveux longs de révolutionnaires, d’indépendantistes, de terroristes et de felquistes!!!
Pour ce qui est de nos vêtements, de notre apparence physique:  Nous avons délaissé les coiffures bouffantes et pleines de « spray net » pour adopter une chevelure longue, libre sans maquillage; nous disions que nous étions belles au naturel… Nous avons évidemment adopté très vite la mini-jupe au grand désespoir de nos parents.  Et que dire des pantalons pattes d’éléphant à taille basse et grosse ceinture… Nous avons montré notre nombril bien avant les jeunes filles d’aujourd’hui.
Nous avons prêché l’amour, la paix et avons dénoncé le capitalisme sauvage. Nous voulions un retour à la Nature à la simplicité bien avant que ce fût « in ». Nous étions anti-militaristes, féministes, féminines, éduquées et politisées pour plusieurs d’entre nous. Les autres suivaient le courant.  C’est OK.
Et que dire de la musique?  Nous avons dansé sur des tounes des Rolling Stones, de Motown.  Nous sommes même allées vivre en commune…Et combien de groupes américains, anglais et québécois ont fait du bien à notre esprit rebel? Nous tournoyions gaiement dans le feu de notre jeunesse.

Plus tard, nous avons « grandi »… en quelque sorte!

Et voilà!  Dans notre premier appartement, nous avons installé des tapis mur-à-mur en « shag » orange brûlé ou vert avocat.  Et puis, nous avons acheté des appareils ménagers de même couleur! Nous trippions sur des décorations murales en macramé… et ce, durant de trop longues années (à mon goût!).

Récemment, les couleurs mauve et bleu sont entrées chez nous, de même que la peinture à l’éponge et certaines bordures de papiers peints sur lesquelles  des canards ou des coqs formaient une longue procession autour du mur de notre salle à manger nous rassurant un peu sur le calme et la clarté que nous pensions émaner de notre monde pastoral, domestiqué.

Notre histoire commune a laissé sa marque

Nous ne sortons pas de cette expérience de vie sans cicatrices.  Dans notre inconscient, il y a des souvenirs, des mémoires qui sont enfouies et  qui n’ont pas été revisitées depuis très longtemps.  Ces souvenirs contiennent des messages silencieux qui mènent notre vie, nos choix et nos décisions.
Un système de croyances, de valeurs solides qui convient ou pas à notre vie actuelle a été formé durant ces années de turbulence et de changements rapides.
Personnellement, j’aime à penser que ce babillage silencieux mais toujours présents de mes souvenirs a une forte influence sur mon comportement.  La conscience de soi est très haute dans ma liste de priorités et rien ne fait progresser davantage la compréhension de mon propre subconscient qu’un regard honnête sur ma vie, mon histoire, mes histoires.

Mais où commencer?

La tâche d’écrire ma vie me paraissait énorme, écrasante jusqu’à ce que je me ramène au premier événement dont je pouvais me rappeler en détail.  J’ai alors écrit sur cette expérience et les vannes de ma mémoire se sont ouvertes.
Il y a eu des moments où le simple fait d’évoquer de vieux fantômes me laissait vidée et en larmes. Il est difficile de revisiter certains moments de notre vie mais souvent c’est là que se trouvent nos plus grandes prises de conscience lesquelles peuvent nous procurer une joie insoupçonnée.
Je me suis souvent questionnée sur MA vérité:  Est-ce que c’est vraiment arrivé comme je me souviens ou est-ce que j’ai choisi de croire cet aspect de l’événement?  J’ai parfois demandé l’aide de mon entourage:  En quelle année avons-nous décidé d’aller à…?  Est-ce que maman était avec nous à cette période?… Te souviens-tu quand tu as été malade après le party trop bien arrosé chez X?  Ou est-ce moi qui ai été malade?  Non?  Es-tu certaine?
Pour chaque épisode remémoré, il y en avait trois autres qui ressurgissaient.  Et quand je les mettais en mots, que je les écrivais, une nouvelle réalité prenait forme.
J’ai alors vu  mon rôle, la part que j’ai jouée plus clairement quand je me suis réapproprié le passé et que j’ai fait la paix avec la « noirceur » qui était là.  Mais ce qui ressort, ce qui est le plus important dans ce cheminement c’est la profonde compassion que j’éprouve pour moi, jeune.
Si la tâche vous semble décourageante, dites-vous:  « Je n’ai pas besoin de finir, d’aller jusqu’au bout.  Je n’ai qu’à débuter » .  Quand vous commencerez à déterrer vos souvenirs, vous n’aurez aucun problème à retrouver l’autre histoire, l’autre événement, et il en surgira un autre, encore un autre.

Et si je n’aime pas écrire?

Si vous n’aimez pas écrire, demandez à un membre de la famille ou à une amie proche de s’impliquer.

Lors d’un Noël, j’ai donné à ma grand-mère un livre intitulé »Grand-maman se souvient ». Ce bouquin posait des questions et laissait beaucoup d’espace pour les réponses.
Ma mère et ma grand-mère y ont travaillé ensemble.  Le Noël suivant, j’ai reçu une copie du livre terminé.  Et maintenant ses petits-enfants et ses arrière-petits-enfants peuvent apprendre et aimer l’histoire de grand-maman qui fut professeur à 16 ans dans une école de rang comme notre chère Emilie Bordeleau.

Personne d’autre ne peut raconter votre histoire

Lire la vie de ma grand-mère a complètement changé l’idée que je me faisais d’elle.  L’image que j’avais d’elle était tellement différente de la jeune fille marchant dans la neige et la poudrerie pour aller débarrer la porte de son école, tentant de rallumer le feu du poêle à bois afin que lorsque les élèves arriveraient, la classe soit chaude et invitante.  Mon admiration et mon respect pour elle se sont décuplés.
Alors, voilà.  Pensez-y sérieusement. Vous avez le temps:  7.5 heures par jour, en fait.  Ce dont vous vous rappelez est important!

Conversation:  

Y a-t-il quelqu’un dans votre famille qui a raconté sa vie par écrit ou sur magnétophone?  
Cela a-t-il changé votre perception de cette personne?
Qu’est-ce qui vous empêche d’écrire votre histoire de vie?

SVP NOTEZ BIEN QUE:

Traduit et fortement adapté de l’article de Madame Sherry Bronson, qui est une écrivaine américaine et grande voyageuse.
Sur son blogue,  elle rappelle à ses lecteurs que la vie doit être vécue et non pas subie et elle les encourage à ne pas perdre de temps.  Prenez conscience de vos rêves et ne laissez pas les peurs de qui que ce soit, les vôtres ou  celles des autres vous empêcher de réaliser vos buts.
Le blogue en anglais de Madame Bronson:

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